[2017] DECHIR, Discontinuités écologiques et Chiroptères
- Discontinuités écologiques et Chiroptères
La fragmentation écologique est une des premières causes d'atteinte à la biodiversité (Fahrig 2003). Le développement de l’urbanisation, la production agricole, la production d’énergie et surtout les infrastructures linéaires de transports (ILT) sont autant d’activités humaines susceptibles d’engendrer des dynamiques de fragmentation au sein des paysages. Or cette fragmentation des habitats est connue pour impacter les flux d’individus entre populations et par conséquent les flux de gènes entre les populations. Dans le cas des espèces à faible dispersion et avec le contexte de petites populations, cette diminution des flux de gènes, même réduite, peut conduire à menacer la viabilité de ces populations.
La trame verte et bleue constitue un outil réglementaire de préservation de la biodiversité qui vise à maintenir et restaurer un réseau écologique fonctionnel sur le territoire national pour que les espèces animales et végétales puissent assurer leur survie, en permettant leur déplacement entre patch d’habitats favorables (renforçant ainsi la politique des espaces protégés). Elle doit être prise en compte dans les projets d’aménagement et notamment lors de la mise en œuvre des mesures ERC (Évitement, Réduction et de Compensation). Pour ce faire, il est indispensable de bien comprendre quel est l’impact des différents types d'aménagement sur la qualité de la connectivité au sein des paysages, garantir une bonne préservation de la biodiversité et par la même, la durabilité des activités humaines qui s’y déroulent.
Cependant, actuellement, dans le cadre des projets ILT, il n’y a quasiment pas d’évaluation de l’efficacité de la séquence ERC à maintenir le fonctionnement en métapopulations des chauves-souris et tout particulièrement d’évaluation de l’impact des ILT sur les flux de gènes. Et ce malgré les enjeux autour de ce taxon globalement menacé (Mickleburgh et al. 2002) et des engagements des pays européens à restaurer l’état de conservation de ces espèces (Directive Habitat Faune Flore 1992, 2009 [articles 16 and 9]).
Il s’agira donc, par des méthodes novatrices et en rupture des approches classiques, de combler des lacunes sur la connaissance de l’impact des ILT sur des espèces rares et menacées en vue d’une meilleure définition des politiques de gestion de la biodiversité.
Les objectifs sont les suivants (i) d'apporter une meilleure compréhension des éléments de connaissance qui constituent les connectivités dans le paysage et (ii) proposer aux maîtres d’ouvrages une méthode d’évaluation afin de connaître l’efficacité des ouvrages de transparence écologique (fréquentation et flux des chauves-souris).
Le projet DÉCHIR s’articule autour de 3 axes :
- Axe 1 : Importance des corridors écologiques dans les déplacements journaliers ;
- Axe 2 : Efficacité des ouvrages aériens de transparence écologique (chiroptéroducs notamment) ;
- Axe 3 : Effet des infrastructures linéaires de transports sur les flux de gènes des populations de chauves-souris.