ESCAPE XXL
- Retour d’expérience sur les dispositifs de sortie des clôtures pour la grande faune sauvage
Retour d’expérience sur les dispositifs de sortie des clôtures pour la grande faune sauvage
En France, les ongulés sauvages, et en particulier le Chevreuil et le Sanglier, sont capables d’utiliser des dispositifs de sortie (échappatoires) pour quitter des périmètres protégés par des clôtures. Ainsi certaines rampes, trappes, portillons ou sas d’extraction sont utilisés de façon ponctuelle ou plus fréquente. Le projet exploratoire ESCAPE XXL a permis de détailler et d’illustrer la typologie des échappatoires et la grande variété des réalisations. Il a aussi permis une compilation de réalisations en Europe et Amérique du nord.
L’utilisation des dispositifs mis en œuvre en France ou en Europe est avérée dans certains cas mais, à ce stade, la contextualisation et la comparaison de leur efficacité sont limitées sinon impossibles compte tenu du peu d’études protocolées disponibles et de la diversité même des modes de réalisations au sein de chaque type : dimensionnement, qualité générale, duplication d’équipements standardisés ou au contraire particuliers à un site, etc. Des données resteraient à consolider pour la France : expérience sur les sas d’extraction sur le réseau ferroviaire, résultats de suivis d’échappatoires en cours sur autoroutes, etc.
Il ressort de ce projet exploratoire que l’investissement scientifique portant sur les échappatoires a été plus important en Amérique du nord qu’en Europe. Leur efficacité et les modalités d’utilisation par des espèces de cervidés ont été étudiées pour des dispositifs de type rampe et portillon à peignes courbes mais la plupart des équipements en place n’ont pas fait l’objet d’études ou de suivis. Les approches ont visé les taux de sortie ou d’entrée à contre-sens d’animaux, ainsi que parfois les comportements individuels face aux équipements ou encore l’évolution de leur fréquentation dans le temps. Un accent particulier a été mis sur les analyses coûts / bénéfices dans le cadre de stratégie générale de mitigation des collisions animales. Certes, le contexte nord-américain est différent de la France en termes d’espèces concernées, de modalités d’implantation des clôtures, d’ampleur des espaces naturels et de contexte migratoire des cervidés, avec parfois des centaines d’animaux empruntant les échappatoires lors des suivis et la possibilité de tester statistiquement les hypothèses. Les questions investiguées et les protocoles suivis fournissent cependant des cadres de référence pour de futurs travaux de recherche en France et en Europe.
En dépit de leur hétérogénéité, les données récoltées dans ce projet exploratoire permettent de dresser un état des pratiques, connaissances et interrogations actuelles. Pour l’Amérique du nord, les travaux de recherche ont déjà donné lieu à plusieurs revues de littérature dans le cadre de travaux universitaires ou d’états de l’art : elles pourraient permettre des traitements systématiques. A ce stade, cela ne semble pas possible pour l’Europe compte tenu du peu de travaux formalisés et/ou protocolés : ce constat est en soit un acquis de ce projet exploratoire. C’est pourquoi il est suggéré d’investiguer systématiquement dans le cadre du Sanglier, du Chevreuil et du Cerf élaphe une liste de questions afin de mieux préciser le contexte d’utilisation de chaque équipement et d’optimiser les réalisations. Elles portent sur les axes suivants :
- Axe 1 : caractériser le niveau d'utilisation et le taux d'efficacité en fonction des différentes modalités de conception au sein de chaque type d'échappatoire et du contexte environnemental
- Axe 2 : caractériser l'influence du positionnement sur l'utilisation du dispositif
- Axe 3 : optimiser les systèmes existants
- Axe 4 : étudier la sécurité juridique des réalisations à la création et dans le temps
Certaines questions portent directement sur des voies d’optimisation des réalisations ou d’innovation, d’autres sur le cadre général de recours à d’éventuelles échappatoires sur une infrastructure donnée. Des points de vigilance sont identifiés pour de futurs protocoles.
Enfin, pour capitaliser les retours d’expérience, nous suggérons que soit finalisée, dans un cadre international, une base de données des échappatoires grande faune avec la géolocalisation de l’échappatoire ou du tronçon d’infrastructure concerné et les références des publications afférentes à chacune. A cette fin, ESCAPE XXL donne une première ébauche qui compile l’ensemble des mentions bibliographiques, résultats d’enquête et données opportunistes collectées.