SEMEUR
- Capacité des infrastructures de transport à répondre à la demande en services écosystémiques du milieu urbain (SEMEUR) - Cadre méthodologique et site d’expérimentation au territoire de Saint-Fons (Grand Lyon)
Capacité des infrastructures de transport à répondre à la demande en services écosystémiques du milieu urbain (SEMEUR) - Cadre méthodologique et site d’expérimentation au territoire de Saint-Fons (Grand Lyon)
L'objectif du projet SEMEUR est de concevoir une méthodologie permettant d'évaluer la demande en services écosystémiques au sein d'un territoire urbain (SEU) et d'examiner la capacité des ILTe à répondre en partie à ces demandes.
Le projet SEMEUR considère comme terrain d’étude la commune de Saint-Fons et une zone tampon d’environ 0,5 à 1 km dans la métropole de Lyon. Saint-Fons se retrouve parmi les communes les plus déficitaires de la métropole en termes d’arbres ; c’est un territoire jugé prioritaire pour les opérations de végétalisation et le déploiement du Plan Canopée de la métropole. En outre, la commune de Saint-Fons présente une diversité importante d’infrastructures de transport.
Le projet inclut trois axes de recherche :
L’axe 1 a évalué l’offre de services écosystémiques à l’aide des méthodes cartographiques sur la base d’une typologie de sols. Ces cartes visent à améliorer les connaissances sur les SEU et leur fonctionnement.
L’axe 2 s’est intéressé à la demande de SEU à l’aide de méthodes économiques d’évaluation monétaire de biens environnementaux, plus précisément la méthode d’expérience de choix discrets. Cette étude a permis de révéler la demande sociale des Lyonnais aux services de support à la biodiversité urbaine et à la baisse de la température en période de canicule par la végétalisation, en incluant l’arbitrage de perte d’espace de parking et réduction de la chaussée causée par la végétalisation. L’analyse a été réalisée à l’échelle métropolitaine.
L'axe 3 a mené une analyse du système des acteurs du territoire en s'appuyant sur une étude du marché immobilier de la ville de Saint-Fons (ainsi que des villes environnantes) et des diagnostics territoriaux. Cela a permis de mettre en lumière les impacts des ILTe (Infrastructures Linéaires de Transports et leurs emprises) sur les dynamiques urbaines, spécifiquement sur la capacité de Saint-Fons à devenir une "ville productive du quart d'heure" grâce à la nouvelle infrastructure du tramway.
Apports et résultats
Le projet de recherche SEMEUR a analysé les opportunités et contraintes liées à la végétalisation d’une nouvelle ligne de tramway (T10) à Saint-Fons dans la métropole de Lyon. D’une part, la végétalisation augmente les services écosystémiques (SE) urbains pour les habitants, d’autre part, elle diminue potentiellement les espaces dédiés au parking et à la circulation routière.
Le projet a évalué trois aspects de ce problème complexe : l’offre de SE provenant de cette végétalisation, la demande sociale pour cette (coûteuse) végétalisation, et le système des acteurs du territoire à l’aide d’une étude du marché immobilier et de diagnostics territoriaux.
Nos résultats montrent que la ligne de tramway permettra d’augmenter la végétalisation, et par conséquent le SE de support à la biodiversité urbaine. Concernant la demande de SE, nos résultats indiquent, d’une part, que la majorité des répondants sont plutôt favorables à la végétalisation, et sensibles à la régulation du climat et à la préservation de la biodiversité, avec un consentement à payer positif pour ces attributs. D’autre part, pour accepter une diminution importante de l'espace disponible pour la circulation et le stationnement, ils revendiquent un consentement à recevoir positif, sous la forme d'une réduction des impôts locaux.
Préconisations pour l'action
Les disponibilités à payer des habitants de la métropole de Lyon montrent qu’en moyenne, les répondants sont en faveur de la végétalisation urbaine et ont une forte préférence pour des températures plus basses pendant les canicules et pour une plus grande abondance d'oiseaux.
Nos résultats empiriques suggèrent que, si un référendum était organisé pour décider de la mise en œuvre d'un programme de végétalisation du réseau de tramway, la majorité serait en faveur, bien qu'une proportion significative de la population démontre des inquiétudes à cause de la réduction d’espaces dédiés au stationnement et à la circulation routière. Par conséquent, une solution qui n'empiète pas trop sur l'espace - telle que la végétation verticale - serait pertinente. Nos résultats indiquent que la végétalisation en dehors du centre-ville et dans les zones où il y a plus de familles serait plus acceptable.
Enfin, l’approche de ville productive du quart d’heure et son application comme cadre conceptuel pour mener un diagnostic territorial permettent d’identifier les secteurs d’un territoire sous différents angles. Mobiliser cette méthodologie dans l’aménagement des villes – par les décideurs publics et les acteurs privés (promoteurs et investisseurs immobiliers) – permettrait de concilier des objectifs de développement territorial et de durabilité environnementale.
Perspectives
Dans la tâche 1, des mesures supplémentaires doivent être effectuées pour que la méthode de calcul de scores de services écosystémiques urbains puisse être applicable aux six communes environnantes (autre que Saint-Fons).
Dans la continuité de la tâche 2, il serait intéressant d’effectuer une expérience de choix afin de mesurer les préférences des habitants pour le choix modal avec des effets environnementaux associés différents.
Dans la tâche 3, des analyses complémentaires peuvent être réalisées en organisant des rencontres avec des acteurs locaux et en concevant un livret à destination des promoteurs immobiliers.
Pour aller plus loin
Le projet SEMEUR met à disposition un carnet de recherche accessible sur : https://semeur.hypotheses.org/
Le projet SEMEUR a participé à la réunion annuelle de la Commission économique pour l'Europe des Nations unies, UNECE 2023 :
https://unece.org/sites/default/files/2024-01/Case_Study_Database_PPP_Forum_2023.pdf
Valorisation de la recherche disponible dans le rapport final : publications, colloques et séminaires.